L'actualité de la crise : ILS PÉDALENT DANS LE VIDE ! par François Leclerc

Billet invité

Il règne ces jours derniers un silence trompeur, uniquement ponctué par des déclarations allemandes répétant que pas un euro de plus ne sera donné au FESF. Ce qui, faut-il le remarquer, ne ferme pas la porte à un montage financier lui permettant de disposer d’un effet de levier sur la base de son financement actuel. Mais n’anticipons pas, cherchons en attendant ce que ce calme inhabituel en ces temps agités dissimule…

Tout simplement des pourparlers à propos de deux nouveaux sauvetages. Avec pour objectifs de soulager davantage la dette de la Grèce, ainsi que de contenir préventivement l’hémorragie au sein de la zone euro. Les principes et ajustements du premier font l’objet des discussions, tandis que ceux du second sont à peine abordés.

Ces plans seront délicats à annoncer, dans un contexte où tant de mesures de rigueur déferlent, sans compter celles qui restent à venir. Alors que les opérations de diversion, comme la taxe sur les transactions financières, peinent à remplir leur rôle. Afin d’occuper les esprits, le débat sur le renforcement du pilotage économique de la zone euro va donc rebondir, car lui au moins peut être tenu publiquement. A condition d’escamoter les divergences avec les Américains, qui réclament des mesures de relance dont les Allemands ne veulent pas. Et d’y aller pour infléchir la ligne des Allemands, en ce qui concerne les Français.

Dans l’immédiat, une rumeur se propage : la BCE pourrait entamer un nouveau programme d’achats d’obligations sécurisées des banques, comme déjà fait. Le but serait d’aider celles-ci à renforcer leurs fonds propres, alors qu’elles doivent consentir sur le marché obligataire des taux à la hausse et qui rognent leurs marges. Par cette ouverture, ainsi que par une baisse de son taux principal, en dépit de l’augmentation de l’inflation, la BCE pourrait chercher à être tenue pour quitte, afin de ne pas s’impliquer dans des montages financiers avec le FESF qui lui répugnent. A chacun ses pauvres dans un monde bien gardé : à elle les banques, aux Etats leurs homologues.

Entre les décisions qui pourraient être prises lors de la réunion de jeudi prochain de son conseil des gouverneurs et l’ensemble des manifestations qui se préparent à l’occasion du départ de Jean-Claude Trichet et de l’arrivée de Mario Draghi à sa tête, le terrain médiatique va être occupé par la BCE. C’est tout du moins l’espoir qui anime les dirigeants européens, bousculés à Washington et faisant le dos rond.

Il est attendu d’eux qu’ils résolvent sans tarder des questions capitales, en premier lieu en faveur de la Grèce et du système bancaire, car elles sont étroitement liées. Le second plan de sauvetage de la Grèce étant notoirement sous-dimensionné avant même d’avoir été appliqué, son renforcement s’impose en effet. Il pourrait être demandé aux banques d’accepter une décote supplémentaire sur les 135 milliards d’euros d’obligations grecques qui doivent faire l’objet d’un swap, pour l’instant assorti d’une décote fixée à 21%. Une hypothèse ouvertement évoquée par les Allemands, qui attendent pour se prononcer le rapport de la Troïka finalement retournée à Athènes, objet de tous les enjeux et de toutes les pressions.

Mais les autorités françaises craignent pour la solidité de leurs banques et ne voudraient pas avoir à les aider ouvertement. Ils préféreraient l’adoption d’une autre formule – l’achat par le FESF de dettes grecque – afin de ne pas à nouveau consentir aux banques des prêts participatifs (et sans conditions), une formule qui pourrait cette fois-ci être mal ressentie.

Cette option mobilisant le FESF n’a pas la faveur des Allemands, qui considèrent qu’elle permettrait aux banques, qui ont acheté des obligations grecques à très bas prix (en raison de la hausse de leur taux), de les revendre à bon prix à celui-ci, ce qui représenterait une aide déguisée et ferait appel à des fonds publics et non au financement du privé. A l’opposé de ce qu’ils préconisent. Elargir le champ des obligations faisant l’objet du swap pour l’étendre à des maturités plus longues, comme il en est également question, défavoriserait sans doute les banques allemandes, qui semblent en posséder le plus, mais le gouvernement allemand ne verrait pourtant pas d’un mauvais œil cette solution, décidé au contraire du français à faire contribuer les banques.

Comme on le constate sans surprise, le gouvernement français reste sur une ligne de défense et soutien inconditionnel des banques, tandis que les Allemands poursuivent et accentuent une politique visant à partager avec celles-ci la charge, cohérents avec leur volonté de réduction des déficits publics.

Tel serait, reconstitué, le dessous des cartes de ce premier volet du sauvetage de la zone euro. Dans l’attente de sa clarification, il est acquis que l’échange d’obligations en cours d’être entériné par les parlements nationaux n’est pas une mauvaise affaire pour les banques, les marchés enregistrant une décote de 40 à 50% au lieu des 21% qu’elles consentent. Ce qui explique que l’objectif de réunir des engagements représentant 90% de 135 milliards d’euros d’obligations soit en passe d’être atteint.

Une nouvelle réunion des ministres des finances européens se tiendra lundi et mardi prochains, ainsi qu’une autre de la BCE jeudi, dans l’attente d’une future rencontre d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy « les jours prochains », a vaguement précisé vendredi ce dernier. Un sommet aura lieu les 17 et 18 octobre à Bruxelles et le G20 se tiendra à Cannes début novembre. Autant d’échéances qui sont attendues pour que soit clarifiée la stratégie européenne, les dirigeants européens se réfugiant dans le silence ou, non sans démagogie, derrière le nécessaire temps de la démocratie pour masquer leurs atermoiements. Un bien grand mot pour un futur petit tête à tête !

Si le renforcement du second plan de sauvetage de la Grèce pourrait être annoncé dès ce mois d’octobre, le casse-tête que représente le choix de la méthode utilisée pour créer un effet de levier au FESF reste entier. Les montages financiers envisageables sont étudiés sous tous les angles. Comment pourrait-il mettre sur la table les montants nécessaires pour empêcher que les Italiens et les Espagnols ne tombent dans le trou, sans augmenter ses moyens propres comme l’exigent les Allemands ? Le sujet est bien plus épineux que le précédent. Ce ne sont plus du tout les mêmes montants qui sont en jeu, impliquant que la BCE s’en mêle.

Même si le FESF prend son relais pour soutenir le marché obligataire, en procédant à des achats sur le marché secondaire, la BCE pourrait en effet être appelée à jouer un rôle clé peu orthodoxe, auquel elle ne va pouvoir échapper que par des acrobaties financières des Etats. Une logique qui pourrait rétrospectivement mieux éclairer la démission de son économiste en chef, Jürgen Stark.

Les autorités européennes sont confrontées à une décision difficile à prendre, qui avive leurs divergences. Tout nouveau plan de financement de la crise financière européenne les conduirait à prendre des engagements financiers énormes, sous une forme ou sous une autre. Sans garantie d’éteindre pour autant le feu. Rester les bras croisés n’est pas non plus possible. Elles sont désormais incitées à devoir contracter – dans la logique de ce qu’elles ont entrepris depuis le commencement – de nouvelles dettes pour financer un désendettement qui coince ! Vont-elles alors se poser une question triviale, ou continuer leur fuite en avant : quelle va être à l’arrivé la balance de l’opération, la dette globale va-t-elle être diminuée ou augmentée ?

D’un côté on serre les vis, de l’autre on ouvre les vannes, quelle est la logique de tout cela ? Il n’y en a pas, ont beau jeu de faire remarquer les Allemands, qui ne disposent pas pour autant de stratégie de rechange et en conséquence avancent à reculons dans cette direction.

Tous ces constructions financières sont absurdes et dangereuses, elles reposent une nouvelle fois sur l’espoir qu’elles seront dissuasives et n’auront pas à servir. Sempiternelle vision optimiste démentie tous les jours par les tensions qui se manifestent sur les marchés, et par les difficultés continuelles que rencontrent les dirigeants espagnols et italiens.

Reculant devant l’énormité de ce qui leur a été demandé par le concert des nations à Washington, les dirigeants Européens se préparent une fois de plus à lamentablement bidouiller. Ce qui est bien entendu la pire des options ! Ils parlent haut et fort des plans de réduction du déficit public et de leur futur gouvernance miracle pour masquer qu’ils pédalent dans le vide. Rappelant ces exécrables gestionnaires qui se font à peu de frais une réputation de managers de haut vol en jouant les cost killers. En réalité des apprentis.

141 réponses sur “L'actualité de la crise : ILS PÉDALENT DANS LE VIDE ! par François Leclerc”

  1. Ok, c’est 100% vrai.
    Mais les peuples? les démocraties? C’est fini et on en parle plus? Ils sont peut-être de bon conseil, qui sait?

    1. Le cours de Dexia est en train de plonger (-6%) à 10h (comme celui de la BNP, par ailleurs).
      Le cours de l’action a chuté de -41% depuis le 01/01/2011.
      Moody’s a mis sa note en perspective négative, alors que Fitch l’avait dégradé la semaine dernière.
      La banque est gavée d’obligations grecques et de crédits pourris en direction des collectivités locales. Elle doit céder encore pour 20 milliards de son actif pour réduire son bilan et ses besoins de recapitalisation, après en avoir déjà cédé pour 80 milliards d’euros.
      Des ‘rumeurs’ de partition de la banque se sont fait jour, avec un condominium CDC-La Poste pour reprendre la meilleure partie (et permettre ainsi de reprendre la main pour les crédits aux collectivités locales, son fond de commerce).
      Après l’article de Libération, les plaintes des collectivités locales se multiplient.
      Baroin doit rencontrer ses homologues belges ce matin.

      Je serais étonné si on a pas des ‘nouvelles’ de Dexia aujourd’hui ou dans la semaine …

      1. Par ailleurs, cela me fait penser aussi qu’Axa plonge également : histoire de ne pas oublier les assurance-vie …
        Et qu’Axa faisait partie des organismes dont les paris ‘à découvert’ étaient interdits par l’AMF pour quinze jours … renouvelables.
        Apparemment, on est parti sur du renouvelable de longue durée :
        http://www.amf-france.org/documents/general/10121_1.pdf
        « l’Autorité des marchés financiers a décidé de prolonger jusqu’à nouvel ordre, et pour une durée
        ne pouvant excéder le 11 novembre 2011 »
        Le 11 novembre …
        L’AMF espère l’armistice ?

        PS : mais que l’on se rassure, la loi a tout prévu.
        « L’application de ces dispositions peut être prorogée et, le cas échéant, ses modalités peuvent être adaptées par le collège de l’Autorité des marchés financiers pour une durée n’excédant pas trois mois à compter de la décision du président de l’autorité. Au-delà de cette durée, l’application de ces dispositions peut être prorogée par arrêté du ministre chargé de l’économie, pris sur proposition du président de l’Autorité des marchés financiers. Ces décisions sont rendues publiques. »
        http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=BBEC567A50F49724B409CF59003686E6.tpdjo06v_3?idArticle=LEGIARTI000022962214&cidTexte=LEGITEXT000006072026&dateTexte=20111003

    2. Il est d’ailleurs à craindre que ce soit la Banque Postale (encore riche…) qui éponge une partie des actifs pourris de Dexia…
      Auquel cas, cette banque, que l’on croyait encore un peu à l’abri de la tourmente, plongera comme les autres…
      Affaire à suivre…

      1. @ pierrot123 :
        à se demander si ce n’est pas voulu …
        D’ailleurs, La Poste ne s’est pas trompé sur le sujet puisqu’elle a répondu qu’il n’était pas question pour elle de récupérer les crédits toxiques de la filiale de Dexia qui intervient sur les collectivités locales, sous peine de mettre en péril sa nouvelle branche d’activité bancaire.
        Pas folle, la banque postale !

      2. Et si le pouvoir politique en décide autrement? Les dirigeants de la Banque Postale ne sont que des fonctionnaires aux ordres.

  2. « La vérité », titre le Handelsblatt qui coupe court à la présumée parcimonie de l’Etat allemand, des chiffres faramineux à l’appui. Officiellement, la dette allemande en 2011 est de 2 000 milliards d’euros. Mais ce n’est qu’une demi-vérité, car la majeur partie des dépenses prévues pour les retraités, les malades et les personnes dépendantes ne sont pas inclues dans le calcul. D’après des nouveaux chiffres, la véritable dette se chiffre en 5 000 milliards d’euros supplémentaires. L’Allemagne serait donc endettée à hauteur de 185 % de son produit intérieur brut et non pas 83 % comme officiellement annoncé. Par comparaison, la dette grecque devrait être de 186% du PIB en 2012, et la dette italienne est actuellement de 120%. Le seuil critique au-delà duquel la dette écrase la croissance est de 90%. Depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Angela Merkel, « a créé autant de nouvelles dettes que tous les chanceliers des quatre dernières décennies réunis », remarque l’économiste en chef du quotidien économique. « Ces 7 000 milliards d’euros sont un chèque sans provision que nous avons signé et que nos enfants et petits enfant devront payer. »

    1. « la majeur partie des dépenses prévues pour les retraités, les malades et les personnes dépendantes ne sont pas inclues dans le calcul »

      Pas plus en Allemagne qu’en France, Belgique, Grèce ou Italie.

      Ce ne sont pas des dettes, mais calculs d’actuariat, des projections qui valent ce que valent les projections. Ne pas tout mélanger. C’est encore un discours néolibéral de plus pour mettre en accusation les politique sociales.

      1. Bien vu, fujisan.
        Avec ce genre de calcul, il suffirait de ne pas éduquer les enfants, d’euthanasier les malades et les vieillards, de réduire les chômeurs en esclavage et le problème de la dette serait résolu.

    1. in french: « Ces arrestations massives interviennent alors que la banque JPMorgan a fait un don de 4,6 millions à la Fondation de la police new-yorkaise. Ce don sans précédent devant permettre à la NYPD de « renforcer la sécurité » dans la ville, selon le communiqué de la banque, et d’équiper
      1 000 voitures de patrouille en ordinateurs portables ».
      http://www.bastamag.net/article1784.html

      une douceur ? Other Lives – For 12 http://www.youtube.com/watch?v=AWMqgeIDJs8&feature=player_embedded#!

    2. C’est ce que je trouve étonnant dans le régime dit « démocratique »: le peuple manifeste sa volonté et ses aspirations, mais on le fait taire par l’usage de la force… Puis ensuite on lui dit « votez pour moi », exprimez votre désir de m’élire.
      Certes, il faut maintenir l’ordre, mais ce genre d’agissements, n’est-ce pas une contradiction profonde du système?
      Je rappelle que « La démocratie est le régime politique dans lequel le peuple est souverain ».
      Oui, en effet, on le voit bien…

      1. Par le contrôle idéologique, dont celui des médias, des partis et donc des élections,
        leur « démocratie » est la poursuite de la guerre de classe (voir Buffet)
        par d’autres moyens.
        PS: Warren Buffet, pas l’ex-ministre de la gauche plus rien devenue FdG de chez nous…

      1. Le regretté (!) Al Capone jouait petit bras ! et, il risquait quelques balles dans le buffet ( pas warren) !
        ça vous avait déjà plus de gueule ! ( aurais jamais pensé pouvoir écrire un truc pareil !)

        Quand donc nos truands légalisés et à col blanc vont-ils commencer à défourailler à tout va, les uns contre les autres ? au moins, ils nous débarrasseraient le plancher ! aucun honneur, aucun courage ! savent plus vivre ! des minables !

    3. Ah, quand l’Etat ne pourra plus payer l’ensemble de ses fonctionnaires on peut faire confiance aux corporations pour nous redessiner une société efficace.
      Armée et police seront en bonne place. (je me demande pourquoi je parle au futur?)

      1. Oui , oui bon article . Mais quand la bête sent la mort approcher , elle se cabre
        J’ai une amie aux USA , je me suis permis de lui dire de faire très très très gaffe …
        Rien ne cèdera au premier coup de boutoir .
        Et en France , quid ?

      2. @Nerima-kun et taratata
        « Bon article de dedefensa » ?
        Dedefensa n’a rien pondu du tout, si ce n’est le commentaire final à l’article originel de l’agence Inter Press Service repris par Common Dreams. Et le commentaire est édifiant et peut se résumer ainsi : « tout est bon à prendre pour abattre l’Empire, Tea-party, OccupyWS, même combat, qu’il se liguent contre l’ennemi ou qu’ils s’entretuent peu importe, mais qu’ils nous cassent le « Système », please ! »
        Bref, s’il le faut, peuples de l’Empire, rajoutez nous des milices populaires surarmées baguenaudant sur les trottoirs, des tentatives de sécession du Texas, de grève de l’impôt fédéral en Californie pour abonder les caisses de l’état, la résurgence de quelques terroristes islamistes, l’appel au meurtre salutaire par quelque télévangéliste timbré ou une épidémie de suicides collectifs par combustion spontanée de grappes de collégiennes (ou de nourrissons, encore mieux) devant WS, la Maison Blanche, le Sénat, le siège de GS, la Cour Suprême, la FED, le Pentagone, le 1 Police Pizza, le QG du NSA de Fort Meade, et les gonzes de dedefensa seront aux anges.

      3. Excellent article comme d’hab, vigneron devrait commenter sur le site Dedefensa. Mr Grasset à surement besoin d’une lumière comme lui .

  3. ils sont bien obligés de tricher
    puisqu’ils ne peuvent faire autrement.
    l’honnêteté et un luxe que les pauvres (endettés)
    ne peuvent se permettre.

  4. Encore une preuve, s’il en manquait, que nos dirigeants n’ont ni compétence, ni courage, ni vue à long terme, que leurs montages européens qu’ils soient économique ou politique ne sont pas viables, que le grand cirque de la mondialisation est une ineptie de plus des financiers. De plus, tout le tintamarre sur le réchauffement climatique ne trouve plus d’échos, les débats démocratiques n’ont plus droit à leur tribune (ex : le débat sur le nucléaire, la raréfaction inéluctable des matières premières…), depuis fin septembre nous vivons à crédit sur le dos de la planète, Mr Jorion parle de capitalisme à l’agonie, j’irai jusqu’à dire que l’humanité est à l’agonie.

    1. de plus les écolos ne disant toujours pas cela haut et fort que la guerre dilapide les matière premières, et pollue de détruire pour détruire

      1. Minute, partout des gens se battent pour sauver la planète.
        Ne confondons pas avec les politiciens, comme en France EELV,
        soumis au capitalisme et même va-t-en guerre (Libye).

  5. Ce que j’adore, c’est lire un de vos billet, et un peu plus tard dans la journée, écouter un discours de François Baroin, c’est en général assez tordant, (de rire ou de douleur selon l’humeur)

    1. Barouin, ou bien l’irremplaçable Jean-Marc Sylvestre sur BFM, tr(ès grand journaliste économique , je l’appelle le mainate, ce merle exotique qui rabâche souvent la même phrase.

  6. « Alors que les opérations de diversion, comme la taxe sur les transactions financières, peinent à remplir leur rôle. Afin d’occuper les esprits, le débat sur le renforcement du pilotage économique de la zone euro va donc rebondir. »

    La taxe sur les transactions financières est une opération de diversion, mais non, me semble-t-il, le débat sur le renforcement du pilotage de la zone euo.
    Les fédéralistes sont en effet aux aguets et marquent régulièrement des points. La lettre de Mario Draghi à Silvio Berlusconi, le projet de mettre sous tutelle les Etats en faillite et les déclarations fédéralistes d’Alain Juppé montrent que l’idée du Grand Saut Fédéraliste gagne du terrain.
    L’enjeu de la crise de la zone euro est triple : achever le démantèlement de l’Etat-Providence, retirer aux Etats nationaux la part de souveraineté qui leur reste et soustraire les décisions politiques au contrôle démocratique. Ces trois objectifs sont liés, le cadre national étant le lieu naturel de la solidarité et de la démocratie.

      1. @ Cécile,

        Bonjour,

        huis clos et en chair de maison ?

        A.D.jugé ! Six passes et sang furie?
        Dis moi, dix mois qu’elle hait ton prix !
        Tu joues tu danses, n’a tu rien appris?
        La cigale danse chante la fourmi
        Une hypotèque ou un petit, l’ami
        Il mangera de l’atmosphère
        boira tes yeux, magie de l’ère
        Si tu lui donnes en héritage
        L’amour des hommes et des âges

    1. Y a le feu au lac, donc je ne vois pas comment éviter le saut fédéraliste, aucun dirigeant européen non plus, même Merkel. A vrai dire je n’ai jamais compris comment créer une Europe économique sans gouvernement fédéral, quand on construit une maison, on ne la construit pas à moitié.

      L’Allemagne avait déjà proposé cette voie là, le gouvernement français avait refusé.
      Juppé se prononce pour, désormais.

      Après, se pose la question démocratique qu’il faudra bien résoudre dans un cadre fédéral.

      La sortie de l’Euro semble trop risquée pour la plupart qui ne veulent pas assumer la cata qui pourrait s’en suivre, on les comprend :
      http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/10/une-fois-entrer-dans-leuro-on-peut-plus-en-repartir.html

      Il y a un effet cliquet, c’est le sens de l’histoire et de son irréversibilité. C’est jamais agréable à admettre…

      1. Si vous prenez la mesure de l’immensité de la dette et de la plus grande immensité des actions pourries engrangées par les banques, vous saurez qu’il n’y a pas de solution. Toutes les mesures pour limiter les dépenses des Etats se sont soldées par une augmentation du déficit, et de la dette qui en découle.
        L’argent donné aux Etats va directement aux banques qui ont prêté l’argent. C’est un tonneau des Danaides.
        Il n’y a pas d’issue.
        Alors se poser la question : « Est-il possible de sortir de l’Euro » semble vaine en de telles circonstances. Il s’agit de savoir comment sortir de la dette. Le passage obligé serait la nationalisation des banques et la mise à plat du système, etc.*. Mais comme tous se tiennent par la barbichette, personne n’ose commencer.

        * Pour l’après, il n’y aura pas de changement du système sans révolution. Ceux qui ont le pouvoir économique et militaire ne les lâcheront pas de leur plein gré. C’est au moins ce que je crois.

  7. Un marteau résonne toujours en termes de clous.
    Tant que les dirigeants européens (et notre nain de service) seront au service des banquiers et des spéculateurs, on aura ce genre d’atermoiements.

    Normal que les anglo-saxons, (américains d’un coté et leur valet anglais du nôtre) défendent le quantitative easing et l’argent-à-ne-rien-foutre (spéculation) qui sont leur fond de commerce depuis Clinton (et Thatcher), mais devons-nous les écouter ?

    Sortons le financement des États du marché, laissons tomber les banques privées en les nationalisant si besoin est et repartons sur des bases saines, en imposant aux pays membres de l’Euro de jouer le jeu commun d’une fiscalité harmonisée ou de quitter la table.

    Le $US comme la £ iront visiter les abîmes des monnaies de singe et ce ne fera que calmer l’arrogance de ces petits roquets.

      1. Ben… En mettant tout le monde à 600 pardi !!

        A moins qu’on fasse 600 multiplié par la longitude ? 🙂

    1. Entièrement d’accord
      Le problème c’est que cela reste au niveau des incantations (comme l’incantation pour la croissance).
      Le peuple (français) a dit NON en 2005 à tout ce fédéralisme et ce financiarisme.
      Je crains – hélas – que le vote de 2012 ne suffise pas a renverser la table (Montebourg ~ 10 % // Hollande ~ 40 %…). Il faudra peut-être des événements beaucoup radicaux pour venir à bout de toute cette caste de marchands de sable et de spéculateurs.

      1. oui.
        Que les banques et les entreprises se financent sur les bourses, ok.
        que les États se financent sur les banques privées, non.

        on sépare les deux.
        BCE pour les États
        le Marché pour les investisseurs privés.

        point.
        et si ca défrise Obama, Thatcher, Reagan et Clinton, ben… on s’en secoue le cocotier!

      2. bonjour Cécile,
        c’est « marrant » que tu écrives cela. Je pressens cette idée depuis toujours..Une conviction. la seule idée révolutionnaire, salvatrice ou je ne sais quoi de ce genre…

      3. L’expression de Cécile est heureuse: « Séparation de l’Etat et du Marché »
        Plus de 100 ans après adoption de la laïcité,
        il est temps de d’adopter la démocratie, mais réelle!
        Le moyen de cette séparation,
        c’est l’expropriation sociale (le socialisme);
        donc la fin de la dictature du capital,
        sous laquelle l’indépendance d’aucune institution n’est garantie,
        qu’elle soit d’ailleurs publique ou privée….

  8. Lundi 3 octobre 2011 :

    Economie : l’Euro rechute, les Bourses asiatiques plongent avec la Grèce.

    Les marchés financiers commencent la semaine en nette baisse, après l’admission par la Grèce qu’elle n’atteindra pas ces objectifs de réduction de dette. Ce matin, l’Euro est retombé à un nouveau plus bas niveau depuis 8 mois, à 1,3325 $ dans la nuit, avant de se reprendre un peu autour de 1,3335 $ (-0,3%) en début de matinée.

    De leur côté, les Bourses asiatiques sont en forte baisse : – 2,3% pour le Nikkei à Tokyo, – 4,9% pour le Hang Seng à Hong Kong, – 2,5% pour l’ASX-200 à Sydney.

    Alors que les ministres des Finances européens se réunissent à nouveau aujourd’hui lundi sur la question grecque, les investisseurs s’inquiètent à nouveau des divisions au sein de l’Europe sur la gestion de cette crise.

    Les rumeurs d’une défaillance de la Grèce sur sa dette sont revenues en force ce week-end, après les dernières informations en provenance d’Athènes, et de nouvelles déclarations du côté de l’Allemagne, où le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a exclu toute contribution supplémentaire de Berlin au FESF (Fonds européen de stabilité financière).

    De son côté, un membre influent de la coalition au pouvoir en Allemagne, le démocrate-chrétien Michael Fuchs, a aussi déclaré au journal « Rheinische Post » que la Grèce était « en faillite » et qu’il n’y aurait sans doute pas d’autre choix que d’effacer 50 % de sa dette…

    http://www.boursier.com/actualites/news/economie-l-euro-rechute-les-bourses-asiatiques-plongent-avec-la-grece-452547.html

    1. C’est le dollar qui remonte, la guerre continue entre les terroristes et les terrorisés, quel beau feuilleton.
      PS trouvé dans le dico: crise, c’est du grec fatalement: JUGEMENT.Pour éviter le jugement des autres il faut juger ce monde sur ses valeurs et son essence, le reste coule de sources, buvez, éliminez , comme disait la pub.

    2. Abominable,
      on se demande si on va pouvoir attendre les résultats du deuxième tour des élections présidentielles entre françois hollande et marine la pen, ou si une gouvernance libérale ne va pas s’imposer avant, pour faire semblant de juguler les boursicoteries, avec juppé, junker, merkel, cameron; que du bonheur en perspective !

  9. Toutes ces hypothèses ne s’attaquent pas à la spéculation sur la dette, elles ne sauveront rien. C’est le cadre législatif qu’il faut revoir.

  10. Vous êtes bien gentils sur ce blog mais ne semblez que d’accord pour ne pas payer , pourtant les dettes ,la spéculation sont le fait de tous , des riches comme des pauvres.
    Alors je dénonce vos attitudes.
    Déspéculation , retour sur le passé , faire rembourser ceux qui ont profité des dettes , seul avenir possible.
    La rivière de dettes est là , rien ne pourra empécher son écoulement , si vous ne la dirigez pas vous serez noyés.

    1. Une dette est une promesse (de remboursement), et les promesses n’engagent que ceux qui y croient. On peut les effacer d’un clignement des yeux.

    2. Rien du tout mon bon ami. Une grande partie de la dette passera par pertes et profits parce que ce ne sera pas possible autrement, sauf gros génocide….

      Le principal problème restant de faire porter cette perte sur les gros avides qui s’en sont mis plein les fouilles.

      On compte sur vous pour faire en sorte que ce ne soient pas les fonds de pension qui morflent principalement…

      1. Ce que vous appellez pertes et profits sera pris dans votre poche sur votre travail et à votre décés.

    3. Vous êtes bien gentil Bertrand de mettre les riches et les pauvres dans le même panier.
      Les pauvres seraient donc aussi des spéculateurs – tiens donc !!
      Je note aussi une petite contradiction logique dans votre propos, puisque tous les intervenants de ce blog seraient du même avis…., sauf vous…., qui intervenez sur ce blog.

    4. Peut-être que vous êtes endetté à titre personnel. Pas moi. J’ai toujours payé cash et ne suis pas responsable pour les promesses politique de guignols pour lesquels je n’ai jamais voté. La dette odieuse, celle qui permet la mise sous tutelle des Etats, ca vous dit quelque chose ?

      1. Tout à fait !
        Assez de ces discours moralisateurs et culpabilisants …

        Je ne sais pas en quoi j’aurais participé à la dette de mon pays , alors que les décisions de globalisation , de déréglementation , de privatisation , de règlement des erreurs de banques et autres forfaits , de privatisation des profits et de socialisation des pertes et par dessus tout de ma désindustrialisation de mon pays qui l’amène à la ruine et ça c’était tout à fait prévisible , ont été prises par des margoulins ou des inconscients qui ont eu le culot de refaire passer le TCE par voie parlementaire alors que la population , dont je fais partie , avait dit non : stop et restop ….!!!

        J’ajouterai que je ne suis pour rien non plus dans les spéculations , dont l’immobilière à laquelle se coltinent les jeunes, car la rareté du logement a été voulue du point de vue libéral …

        Ni celle sur les matières premières, alimentaire ou non .

        Bref, cher Bertrand je vous recommande de réfléchir un peu et de mettre une distance vis à vis des médias que vous fréquentez et qui vous poussent à écrire ce genre de commentaire .

        Etc, etc .

        Désolé mais je ne me sens pas responsable des actes de cette oligarchie qui n’a cultivé que ses intérêts au détriment du bien public et qui nous prend en otage quand son secteur financier , bancaire bat de l’aile . ce qui ne l’empêche pas à continuer à se goinfrer en salaires, primes , etc, etc …

        Désolé l’ennemi n’est pas la population qui serait profiteuse , mais cette oligarchie sans foi ni loi .

      2. Si vous nêtes pas responsable de la dette vous êtes responsable d’avoir laissé vos representants endetter votre pays.

      3. Si vous nêtes pas responsable de la dette vous êtes responsable d’avoir laissé vos representants endetter votre pays.

        Milton, sort de ce corps !!!

      4. Sans compter qu’il y a belle lurette que nos représentants ne nous représentent plus. Vous souvenez-vous du résultat d’un certain referendum, et du sort qui lui a été fait ?

    5. Oui, enfin si on raisonne en tant que planète, l’humanité est endettée vis à vis d’elle même.
      Ce qui est, vous en conviendrez certainement, parfaitement absurde.

    6. à Bertrand
      Je ne comprends pas tout, mais s’il me semble chaque initiative mise en oeuvre pour rembourser la dette ne revient visiblement et concrètement qu’à augmenter plus encore cette dette, donc voilà,

    7. « …vous êtes bien gentils sur ce blog mais ne semblez que d’accord pour ne pas payer , pourtant les dettes ,la spéculation sont le fait de tous , des riches comme des pauvres….
      Je ne sais pas si sur Jorion Blog, ils sont gentils (mais pourquoi seraient-ils vilains ?), ce que je sais, monsieur ou madame Bertrand, c’est que vous n’y comprenez rien, mais rien de rien, là c’est vraiment méchant.
      Bêtise mère de méchanceté, feriez mieux, Bertrand, de phosphorer qualitativement, car vraiment vous n’y êtes pas, mais pas du tout, tellement que c’en est pénible.

    8. Vous vous sentez responsable vous?
      Les « dettes » ne sont que des promesses…
      Les spéculateurs feront quoi si les dettes sont annulées?
      Ils n’ont pas de chars d’assaut pour venir chercher leur soi-disant dû!
      Donc ils pleureront.
      Après tout, ils ont joués…ils ont perdus!
      Et depuis le temps qu’ils se goinfrent…

      1. @Bertrand

        Ne pas rembourser ce que l’on à emprunté est du vol qui vou envoie en prison !!!!!!!!!

        Mon pauvre Bébert… Dans quel monde vivez-vous ? Y’a un sacré bail que la prison pour dette a été giclée du Code Pénal ! Même la contrainte par corps – emprisonnement maxi de quelques mois – pour amende pénale, fiscale ou douanière impayee est foutrement limitée et très peu ordonnée (Loi Perben) et jamais en cas d’insolvabilité Alors la prison pour dettes… Tout au plus pourrait-ce redevenir en odeur de sainteté dans un « paradis hayekien », en justification ultime d’un moignon étatique au secours des privilèges de propriétaires, et encore, quelques sociétés privées de recouvrement aux pratiques mafieuses zé persuassives feraient tout aussi bien l’affaire, dans le respect du Dogme, élégamment quoi..

      2. Et demander le remboursement de plus que ce qu’on a prêté est de l’usure qui vous envoie au purgatoire.

      3. @Beber la dette

        tous les ans, il y a quelques dizaines de milliers d’artisans, commerçants et entreprise qui vont à la casse parce que quelqu’un les a planté de manière mortelle.
        Vous pouvez me dire combien de patrons indélicats qui ont planté leurs fournisseurs de manière mortelle(ce qui constitue un vol un peu plus important et grave qu’une bagnole ou un téléphone portable) vont en prison tous les ans?
        Aucun, si tant est qu’ils n’ont pas fait un vilain carambouillage par ailleurs, genre abus ou détournement.
        Mais personnellement, si je plante l’ensemble de mes fournisseurs, y compris ma banque( découvert) de plusieurs dizaines de milliers d’euros et que je fonds les plombs, je ne risque même pas une garde à vue, même pas une amende niveau 1.
        Et ce qui vaut pour moi et mes quelques euros, vaut aussi pour des milliards.

        Alors ces rentiers qui ont prété à l’état en se frottant les mains peuvent bien aller se faire voir et payer les conséquences de leurs prises de risque.

        Je trouverai ça assez marrant qu’on déclare , mettons, 40% de notre dette « odieuse » et qu’on fasse un gros doigt à qui de droit.

        Même pas une amende de niveau 1 je vous dis.

    9. En écrivant ce paragraphe je veux mettre chacun devant la responsabilité de ses pensées et faire monter la colère……si elle peut exploser ce serait idéal.

    10. « faire rembourser ceux qui ont profité des dettes »

      A vous lire, je crois comprendre qu’il ne s’agit pas de ceux qui ont manœuvré pour échapper à l’impôt, et donc appauvrir et endetter l’état pour ensuite lui prêter de l’argent en trop et se faire rembourser encore plus avec intérêts.

      1. Documentaire à voir absolument, surtout la deuxième moitié. Tu m’étonnes que la télé grecque n’en souffle mot.

        Il n’apprendra pas grand chose aux lecteurs de ce blog mais il résume très bien ce qui s’y dit depuis plusieurs années.

        Merci pour le lien Charles.

  11. une decote de 21% pour des obligations achetees a -50%, voici un cadeau de 29% fait aux banques, la question est qui paiera le delta? on se doute bien de la reponse…

      1. La russie a propose des prets a la grece a taux bas !

        Ps: officiellement sans contrepartie, mais si un petit gazoduc pouvait passer par la, ca serait mieux.

      2. Il ne faut jamais perdre aucune leçon.
        Tous les coups sont bons:
        L’Equateur, grâce à un moratoire et audit dénonçant des milliards de dette illégitime,
        a fait s’effondrer le cours de ses obligations, et alors racheté la partie « légitime ».

        Mais la sortie vers le haut, en Grèce et ailleurs,
        c’est la séquence moratoire, audit, répudiation proposée ici:
        http://www.cadtm.org/Sortir-des-crises-par-le-haut

  12. « … les décisions qui pourraient être prises lors de la réunion de jeudi prochain … »

    On dirait la pièce En attendant Godot de Samuel Beckett. Il y a toujours une réunion « la semaine prochaine » lors de laquelle on sera sauvés.

    1. Il y a aussi Le Faiseur de Balzac, écrite en 1840:

      La pièce tourne en dérision pêle-mêle : les spéculateurs, les usuriers, les créanciers et les débiteurs, mais plus globalement encore un système capitaliste qui tourne sur du vide. Les créanciers continuent d’avancer de l’argent à Mercadet sur la foi de ses promesses.

      1840 !!! Ce qui tendrait à prouver que la « crise » actuelle n’a rien à voir avec les subprimes ou autre modernismes, mais avec la dette elle-même. C’est pas pour rien que toutes les religions interdisent l’usure, le prêt avec intérêts.

      Einstein disait: « L’Homme intelligent apprend des erreurs des autres, l’imbécile même pas des siennes propres« 

      1. le problème est-il la dette ou la propriété?

        Vous dites plus haut que vous n’êtes pas endetté. J’en conclus que vous louez votre logement. Mais finalement quelle est la différence entre louer son logement ou l’acheter à crédit? L’achat à crédit, c’est comme une location sauf que:
        1) vous avez le droit d’acheter progressivement le bien que vous louez, à un prix fixé au départ. (et vous assumez progressivement les risques de tout propriétaire liés à la valeur du bâtiment)
        2) vous assumez les risques liés aux dégâts sur le bâtiment.
        Je ne pense pas que ces différences soient substantielles. J’en conclus personnellement que le problème n’est pas tant la dette que la propriété (et le revenu). La dette est est plutôt l’emplâtre sur la jambe de bois de la disparité de la répartition des biens et des revenus entre les individus. La dette permet
        1) de masquer (temporairement) le problème principal, et
        2) de donner une interprétation « morale » de la pauvreté: « ils vivent au dessus de leurs moyens » donne l’impression que le problème est la manière dont les plus pauvres se comportent, plutôt que les moyens dont ils disposent.

    2. Notez bien que d’autres promettent le paradis après la mort avec un certain succès, pourtant la ficelle est encore plus grosse.

      Comme dirait Louis de Funès : Il aime qu’on lui mente, le peuple.

      1. Le peuple n’aime pas les mensonges mais encore moins la peur. Il s’accroche donc a tout ce qui le rassure au risque de se voiler la face.

      2. Ce matin dans ma glace, face non voilée, je me suis demandé si j’avais une tête de peuple? Et bien oui, figurez-vous! Mais je n’ai pas encore compris comment ça m’étais arrivé.

  13. « Il n’y a pas de système social qui ne fuie par tous les bouts, même si ces segments ne cessent de se durcir pour colmater les lignes de fuite » (Deleuze, Guattari, Mille Plateaux)
    « L’enfer des vivants n’est pas chose à venir ; s’il y en a un, c’est celui qui est déjà là, l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d’être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart : accepter l’enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. Le seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage, continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place. » Italo Calvino, Les villes invisibles.

    Juliette en répet’ / Un petit vélo rouillé
    http://www.youtube.com/watch?v=o7uMeG3TxZ8

    Concert à Athènes, Maria Farantouri & Charles Lloyd, un air traditionnel de la Mer Noire, Του Ήλιου το Κάστρο (Tou hyliou to kastro), ou « Le château du soleil »–
    http://www.youtube.com/watch?v=d_X2rGCaiQM&feature=player_embedded#!

  14. @ F. Leclerc , P. Jorion , PSJ , les autres et tous les blogueurs :
    Ce matin , sur Fr.cul. :
     » Le 18 septembre, on apprenait que des joueurs en réseau, en découvrant la structure d’une protéine, allaient permettre de faire avancer la recherche contre le sida. Eclairage sur ces passerelles en devenir, entre web et sciences dures. . .  »
    Hé , hé …
    Merci , Fr. Leclerc , pour tous ces articles éclairants , au quotidien .

  15. Samedi au marché je disais au marchand de légumes va falloir remettre les prix en francs pour se réhabituer. Cela ne l’a pas choqué. Une dame d’une cinquantaine d’années me dit moi je n’ai jamais perdu l’habitude de compter en franc comme si le retour prochain du franc était normal. J’ai l’impression que, à part ceux qui voyagent tout le monde s’en fout de l’euro.

  16. Monsieur Leclerc,
    Merci de ce tableau exhaustif des difficultés auxquelles les européens sont exposés.
    On pourrait cependant tenter d’en comprendre les lignes générales sans se contenter de souligner les contradictions qu’elles génèrent nécessairement.
    1°) Le concert des nations qui leur demande des énormités est constitué de deux ensembles distincts.
    – D’une part les BRICS, dont une grande part de l’économie est alimentée par des exportation vers l’U.E. Désolé pour eux, mais la pierre est dans leur jardin et le retard qu’ils ont mis à se développer un marché intérieur ne relève pas directement du problème à résoudre.
    – D’autre part, les anglo-états-uniens qui ont choisi comme solution de faire valser la planche à billet et qui aimeraient que les photocopieuses européennes prennent le relais des leurs qui commencent à surchauffer. Il va falloir en tenir compte car ils ont de réels moyens de pression: flux financiers dévastateurs, assèchement de l’accès au dollar. Une réponse à minima à leur demande est mise en route par rachat ou prise en pension d’obligations douteuses et probable abaissement des taux d’intérêts de la BCE.
    2°) Sauver les banques.
    La réponse est difficile puisque nous ignorons des éléments essentiels sur leur santé : exposition aux obligations pourries ricaines, exposition aux dettes souveraines, qui a souscrit des CDS, qui les a consentis. Mais les solutions sont sur la table : band bank, éventuellement intégrée au FESF, recapitalisation par les états (sans prise de pouvoir sur l’entreprise), réduction de voilure. Ça vient, et s’ajoute à certaines actions citées plus haut.
    3°) Éviter la faillite des pays les plus exposés, éviter que d’autres les rejoignent.:
    Budgets drastiques, FESF, baisse des taux de la BCE pour maintenir une vague activité, vente des bijoux de famille… Mises à part la Grèce avec son gouvernement qui gouverne rien et qu’on va lui trouver un gouvernement de substitution, et l’Italie qui tergiverse mais qui y viendra, c’est chose faite.
    4°) Sauver l’euro
    – Remplacer l’impossible « dévaluation compétitive » des pays surendettés par une « inflation intérieure », c.a.d. l’effondrement des avantages acquis et protections sociales ainsi que la baisse des salaires. Ce qui aidera, par ailleurs, à une mobilité interne des travailleurs (émigration).
    – Utiliser la menace de d’effondrement de tel ou tel pays de la zone pour faire baisser l’euro sans recourir à la planche à billet et maintenir la compétitivité des entreprises exportatrices.
    – Tolérer une relative remontée de l’inflation pour effacer une partie des dettes publiques ou privées.
    – Renforcer (c’est dans les tuyaux) la « gouvernance » de la zone euro pour permettre un pilotage plus fin et plus réactif de tout le bidule ci-dessus.

    Bien sur, ça fait plutôt usine à gaz, mais, grâce à leur évidente complexité, beaucoup d’usines à gaz finissent par produire le gaz qu’on leur demande. Ça pourrait le faire si…

    Si ne manquait pas à tout cela un grand nombre de propositions que défend ce blog.
    – Rééquilibrer les revenus capital/travail.
    – « Moraliser la finance », par l’interdiction des ventes à découvert, des CDS à découvert, des montages de produits hasardeux. Puis la rendre inoffensive en remplaçant les fixing permanent par une unique cotation quotidienne ou hebdomadaire, genre criée au poisson.
    – Bâtir un système financier international qui ne repose pas sur un dollar agonisant et qui permette l’ajustement des monnaies et fonction de la puissance économique de leur zone.
    – Faire, aussi, payer les riches, pendant qu’on y est.
    (J’y ajouterai personnellement un poil de démondialisation et de relocalisation, mais bon, ça c’est moi.)

    Il se trouve simplement, que pour l’instant nos dirigeants sont incapable de mettre en œuvre, ou même simplement d’imaginer ces changements nécessaires sans lesquels
    les gens (le peuple, les peuples ?) ne suivront pas.
    Pour le moment, les protestations restent dans des cadres traditionnel (manifs, indignés, gaucho-folklos) ou institutionnel (montée progressive des partis nationalistes).
    Mais l’histoire procède par ruptures.

  17. « Tous ces constructions financières sont absurdes et dangereuses »

    Tout cela va rapidement très très mal se terminer. Et l’ampleur des dettes accumulées et « composées » devient hallucinante, effarante d’un simple point de vue économique.
    Le pire est que l’on ne perçoit aucune solution. C’est TRES angoissant.
    http://www.lesechos.fr/investisseurs/analyse_seance/investir_00384817-le-cac-40-en-forte-baisse-les-banques-a-nouveau-sous-pression-227590.php

  18. Quand on pense que dexia a étée  » sauvée  » parce que les communes belges y ont tous leurs avoirs , contrairement a fortis , on jubile , du moins moi je jubile , comme tous les petits porteurs ruinés par la faillitte de fortis..

      1. A chaque % perdu par l action dexia c’est les dividendes des communes belges qui se retrécissent…mouahahahah….

      2. Je vous invite à cliquer sur « mentions légales » (en bas à droite), vous constaterez qu’en allant sur le site de l’éditeur, ce dernier n’a pas publié le « commanditaire » du site…

  19. Si finalement l’euro retombe à une valeur égale à celle du dollars, ne serait ce pas l’occasion de refondre le système monétaire?
    Les européens pourraient négocier la chose avec les américains, et en face une monnaie asiatique.

    Est-ce une idée farfelue?

    1. Ce n’est pas un problème monétaire, le problème, en partie, c’est l’article 104 du Traité de Maastrich (123 du traité de Lisbonne)…
      Quant à la parité EUR/USD, en rêve… !

      1. Bien vu.
        On a déjà du mal a faire l’euro, alors l’eurodollar …!!
        Il faut abolir cet article 123 de malheur – et vite
        (je n’ai pas entendu beaucoup de socialiste en parler ? Ça promet)

      2. Ah, il semblerait donc que les états de la communauté européenne doivent se financer auprès des banques privées…

  20. « Sarkozy en Allemagne dimanche ?  »

    http://blogs.lesechos.fr/echos-de-campagne/sarkozy-en-allemagne-dimanche-a6911.html

    « Gérard Longuet est le seul membre du gouvernement à l’avoir dit ouvertement dans une interview aux « Echos » vendredi dernier : « Les Français ont besoin de l’entendre sur la bataille qu’il livre pour la France. Il faut qu’il nous fasse partager ses espoirs et ses craintes. Toutes les semaines, désormais, il faut expliquer aux Français le sens des décisions ». »

    ça promet.

    1. pas la peine ! on s’en passe !

       » Non mais franchement ….franchement ! »
      est-ce que j’ai l’air d’une fripouille, franchement, franchement …
      est-ce que j’ai l’air de favoriser les copains et coquins, franchement, franchement …
      est-ce que j’ai l’air de placer la famiglia aux postes clefs, franchement, franchement …
      est-ce que j’ai peur des gueux, franchement, franchement …
      est-ce que j’ai une tête de fonds de pension, franchement, franchement …
      est-ce que j’ai une tête de privatisation du bien commun, franchement, franchement …

      STOP !

  21. SERIONS NOUS PROMIS A UN « JEUNE » SALVATEUR ?

    « Ces jours-là, mets plus de soin que de coutume à ta toilette et plus d’élan à tous tes actes (…) Soutiens la longue journée à bout de bras, et ne te laisse retomber que sur ta couche nocturne. Pourtant la fièvre ne te quittera pas de sitôt : tu dormiras aussi mal qu’après un repas trop copieux. Mais au matin tu seras surpris de te retrouver exempt de sommeil et de faim, de te lever avec les oiseaux, en pure et parfaite jubilation ! »
    Lanza del Vasto (in Principes et préceptes du retour à l’évidence Ed. Denoël 1979)

  22. La seule option « réaliste », rejetée, serait que l’on acte les faillites d’à peu près tous les états.
    Dans ce cas un moratoire d’un ou de deux ans permettrait de reprendre son souffle, avant de reprendre des remboursements, quand les économies seront reparties.
    Après tout, en quoi est-ce dramatique, tant que les banques centrales ne manquent ni de papier ni d’encre.
    L’épargne, évidemment, serait alors réduite autant que la dette, d’une façon simultanée.
    Et alors?
    Est-ce si grave?
    Il suffirait que les petites épargnes soient bien moins affectées que les grandes fortunes financières. Cela est une question que les gouvernements peuvent imposer.
    Dans ce cas, la crise pourrait être surmontée d’une façon assez indolore.
    Franchement, qu’est-ce que ça peut foutre si les milliardaires y perdent une chemise?
    Si on complète ce dispositif avec l’émission d’un euro SMT, le tour serait joué, et nous repartirions vers un redémarrage très dynamique de l’économie, et très stable, sans inflation!

    1. Cela est une question que les gouvernements peuvent imposer.

      C’est justement que les gouvernements ne VEULENT pas imposer quoi que ce soit qui fasse perdre un seul bouton des chemises des milliardaires…
      Ce sont ces mêmes milliardaires qui ont promis de somptueux postes post-politiques aux gouvernants… Ces derniers ne se tireront pas une balle dans le pied

  23. En direct :
    Dexia à l’agonie : le journal radio de 13h00 à la RTBF conclut :
    « Que nos auditeurs soient rassurés. Les meilleurs spécialistes sont au chevet de Dexia ».
    Enfin une bonne nouvelle!

  24. D’un côté on serre les vis, de l’autre on ouvre les vannes, quelle est la logique de tout cela

    J’aime bien cette phrase, il n’y a aucune honte dans la démarche de nos dirigeants, les banquiers frappent des deux mains et le peuple rêve déjà à la misère. Il manque juste une pluie de coups de pied au derrière, à défaut une multiplication de pains dans la figure.

  25. Serait-il possible de faire un point sur les fameux Crédits défault swap, qui ont agi comme un virus et qui exposent, au-delà des banques dans un premier temps, le citoyen dans un deuxième pour régler l’ardoise finale ?
    A priori ce mécanisme pourtant vanté par des prix Nobel d’économie et défendu bec et ongle par la FED, n’est toujours pas, sauf erreur, remis en cause non ?
    Paul (Jorion), vous appelez souvent à l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, mais qu’en est-il des CDS ?

    1. @céténorme
      Ne faites pas un monde des CDS. Malgré le chiffre des montants nominaux, ils ne constituent pas le coeur du problème de la dette, dette souveraine ou corporate aujourd’hui comme dette liée aux subprimes hier.
      Jorion n’est pas opposé au principe de l’assurance-crédit, mais partisan d’en interdire l’accès aux acteurs non-détenteurs des titres de crédits sous-jacent ainsi qu’à,l’obligation pour « l’assureur » de disposer des réserves suffisantes pour faire face à ses engagements en cas de défaut. Bref interdire les postions « à nu » sur les contrats d’assurance sur défaut de crédit…

      1. Trés amusant.
        Malheureusement cette prude assurance crédit n’interesse aucun banquier….
        Bonne réforme, en fait qui consisterait de fait à éradiquer les CDS, sans les interdire.
        Vous devriez faire de la politique….

      2. Sur le principe, vous avez raison et les propositions de PJ sont logiques.
        Sauf qu’aujourd’hui personne ne sait combien il y a de CDS à nu, ni qui les détient, ni qui les a émis.
        On comprendrait beaucoup mieux le jeu de différents acteurs si on savait.
        Supposons que les CDS sur la dette grecque couvrent, comme je l’ai lu je sais plus où, dix fois le montant de cette dette. Ça nous fait bien des gens intéressés à voir chuter le pays, bien des gens intéressés à le sauver à tout prix.
        Les CDS à nu, c’est un pari sur la mort de l’autre entre les main de serial killers.

      1. Au point où nous en sommes, quid de contacter directement ces sympathiques Zurichois pour discuter de la topologie d’un certain nombre de structures de finance/économie ?
        (@ Boson, c’est moi qui ai traduit en français de cuisine cet article)

        Il y a sûrement un enseignement à tirer des flux qui ont eu lieu entre les masses identifiées, ou entre d’autres à identifier : flux nord-sud, flux petit-gros, flux primaire/secondaire/tertiaire, …

        C’est le début, sur un flanc complémentaire de l’approche aristotélicienne de PJ, d’un travail « d’anthropologie de l’économie », travail qui ne serait pas spécialement « structuraliste » (on prend le réseau tel qu’il est les régularités ne demandent pas à être universelles) ni « fractal » (tout uréseau n’est pas formé de sous-réseau suivant une loi d’échelle, on va trouver une partie de choses « évidentes » liées aux formes de telles ou telles branches du capitalisme mais aussi une partie qui l’est beaucoup moins, qui est davantage « systémique »).

        Cela pourrait conduire à inventer de nouvelles armes pour l’après capitalisme, ou pour ce qu’on appellera encore le capitalisme mais qui consistera à retrouver les quelques molécules de peuples qu’on a daigné y dissoudre pour leur fournir le minimum de vivre ensemble, de savoir-vivre devrais-je simplement dire.

        Ces mots « nouvelles armes » sont aussi ceux d’ARS INDUSTRIALIS, l’assoc de Bernard Stiegler, par laquelle un détour n’est pas inintéressant, leur point de vue étant une forme de réenchantement d’un capitalisme compris en tant que structure de sublimation des désirs, ce à quoi il échoue dans les grandes largeurs et ce pourquoi il faut le sauver de lui-même, ils ne veulent pas une « destruction du capitalisme », quoiqu’on entende par cela.

  26. « Un système bancaire à repenser »

    « […] le sauvetage par la garantie publique, et donc au final par le contribuable, ne sera plus possible, les dettes publiques sont déjà trop fortes et les Parlements refuseront. Ce seront les fonds souverains qui seront en première ligne. J’ai même l’impression que l’ampleur de ce danger est telle qu’elle provoque une inhibition de la parole, voire de la pensée. Le commentaire financier, partout, ne traite que de la prochaine échéance, il n’ose plus aborder le problème financier d’ensemble. »
    […]
    « Enfin, la prévention des catastrophes financières et des récessions dramatiques fait partie de notre sécurité. Il existe un Conseil de sécurité des Nations unies, et on y vote, sans attendre d’improbables consensus. Il faudra bien finir par le saisir !
     » (M. Rocard – Le Monde du mardi 3 octobre)

    Même si les solutions proposées (la séparation entre les banques de dépôt et les banques faisant tous les métiers de financement du risque, y compris l’investissement – annulation d’une notable proportion des créances douteuses) sont insuffisantes et si l’idée de faire appel au Conseil de Sécurité de l’ONU va provoquer pas mal de railleries, ce qui me frappe c’est qu’il suggère qu’on ose envisager le problème financier dans son ensemble…

  27. C’est vieux mais tellement d’actualité en même temps :

    Réprimez-moi si vous voulez
    A cause de mes cheveux trop longs
    A cause de ma gueule arrogante
    Au passage des cars de poulets
    Donnez-moi des coups de pied dans l’ fion
    Des coups d’ bidule dans les roustons
    Puis enfin, traitez-moi de tante
    Faites-moi une tête bien rasée
    Comme les nazis en l’an quarante

    {Refrain:}
    Vous n’aurez pas ma fleur
    Celle qui me pousse à l’intérieur
    Fleur cérébrale et fleur de cœur, ma fleur
    Fleur de cœur, ma fleur
    Vous êtes les plus forts
    Mais tous, vous êtes morts
    Et je vous emmerde !

    Réprimez-moi si vous voulez
    Pour avoir essayé d’aimer
    Sur les pelouses interdites
    Hors des institutions sacrées
    Sacré nom de Dieu ! C’est meilleur
    Essayez pour voir et puis dites
    Divorcez-moi, châtrez-moi l’ cœur
    Et puis l’ reste aussi, quel bonheur
    Et mangez-les avec des frites

    {au Refrain}

    Réprimez-moi si vous voulez
    Pour m’être évadé de ces villes
    Qui puent, qui font du bruit, qui meurent
    D’avoir laissé aux créanciers
    La rage de n’être pas payés
    D’avoir perdu toute ma bile
    Le long des routes qui vont ailleurs
    Bordées de cannabis en fleurs
    Et puis d’en être revenu

    {au Refrain}

    Réprimez-moi si vous voulez
    Etre différent c’est un crime
    Etre noir ou jaune ou pédé
    Ne pas respecter votre frime
    Avez-vous une fois seulement
    Songé que la haine, ça mine
    Alors que l’amour, ça détend
    Que ça rend jeune et beau tout l’ temps ?
    Mais bien sûr, c’est un gros péché…

    {au Refrain}

    Vous n’aurez pas ma fleur
    Celle qui me pousse à l’intérieur
    Fleur cérébrale et fleur de cœur, ma fleur
    Fleur de cœur, ma fleur
    François Béranger

    http://www.dailymotion.com/video/x74lou_francois-beranger-vous-n-aurez-pas_music
    Juan 😉 J’avais juste un peu oublié….pourquoi,… j’étais en colère…;-)

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